L’ hyperconnexion semble bien être devenue la norme pour la plupart des Français. En effet selon une récente étude*, près de 40% des français ne pourraient pas se passer de leur téléphone portable ne serait-ce qu’une journée. Dans un contexte où la loi interdisant les téléphones portables à l’école et dans les collèges vient d’être adoptée, intéressons-nous aux Français et à leur rapport aux outils connectés dans leur quotidien mais aussi en vacances. Si le droit à la déconnexion est inscrit dans la loi depuis 2016, les Français semblent bien techno-dépendants, et cette dépendance aux technologies ne semble pas se limiter qu’au seul mobile…
Combien de temps les Français passent-ils devant leurs écrans ? Quels sont leurs usages ? Sont-ils trop connectés ? En sont-ils conscients ? Le phénomène touche-t-il tous les âges ? Que se passe-t-il en entreprise ? Et chez les enfants ? Quels sont les impacts sur la santé ?…
Ces questions sont au cœur du baromètre « Hyperconnexion : quel impact sur la santé des Français ? » réalisé par la Fondation APRIL en partenariat avec l’Institut de sondage BVA.
Le nouveau rapport State of Digital Lifestyles (étude sur l’état des modes de vie numériques*) réalisé par Limelight Networks , l’un des leaders mondiaux dans le domaine de la diffusion de contenu numérique, s’est également intéressé aux modes de consommation du numérique ainsi qu’aux incidences des technologies sur la vie des Français.
L’hyperconnexion : des Français surexposés et suréquipés
Les consommateurs français s’appuient de plus en plus sur les appareils connectés à internet, et 76,6 % d’entre eux déclarent que les technologies numériques ont eu une incidence positive sur leur vie.
Les téléphones portables font aujourd’hui tellement partie de notre vie quotidienne que près de 40% des consommateurs français interrogés déclarent qu’ils ne pourraient pas s’en séparer une seule journée.
Ce qu’il faut retenir du baromètre « Hyperconnexion : quel impact sur la santé des Français ? »
– 72 % des Français pensent qu’il serait bénéfique pour leur santé et leur bien-être de limiter le temps de connexion sur les écrans. Les résultats montrent en effet qu’ils passent en moyenne 4 h 22 par jour devant leurs écrans et qu’ils y sont exposés de manière intense et multiforme.
– 42 % des Français possèdent 3 écrans ou plus par personne et par foyer et zappent facilement d’un outil à l’autre ; les moins équipés étant les seniors (à seulement 11 %), avec un seul écran. On entend par écran smartphone, tablette, ordinateur portable ou fixe…
– 71 % des parents d’enfants de moins de 18 ans déclarent disposer de 4 outils numériques (contre 1 Français sur 5 en moyenne), les plus équipés étant les 35-49 ans.
– 80% des Français possèdent un smartphone
Les objets connectés privilégiés par les Français
Les chiffres plus haut le montrent, le mobile reste l’objet connecté privilégié par les Français. Pourraient-ils se passer de leur device préféré? 38,1% des consommateurs français ont déclaré qu’ils ne pourraient pas arrêter d’utiliser leur téléphone portable, ne serait-ce qu’une journée.
Les ordinateurs portables et de bureau constituent le second appareil technologique le plus intégré à leur vie : 32,1 % des français interrogés déclarent qu’ils ne pourraient pas passer une journée sans.
En revanche, les assistants numériques tels qu’Amazon Echo et Google Home, ne sont pas encore très répandus dans le quotidien des Français.
À l’échelle mondiale, 19 % des personnes interrogées possèdent l’un de ces appareils, contre 15,4% en France, où le lancement d’Amazon Echo apparait encore récent. Avec 7 %, le Japon présente quant à lui le plus faible taux d’adoption.
L’adoption relative de ces assistants, s’explique par le manque de confiance des consommateurs à leur égard. En effet, seuls 35% d’entre eux font pleinement confiance aux assistants numériques pour leur fournir des informations d’ordre général (comme la météo ou les actualités) et effectuer des recherches.
Cet obstacle se retrouve également chez les consommateurs français interrogés, puisque 21,6% d’entre eux ont pleinement confiance aux assistants numériques pour leurs achats en ligne, et seulement 16,4 % leur font confiance pour les aspects domotiques.
L’hyperconnexion en vacances
En pleine saison estivale, on peut s’interroger sur l’impact du numérique sur les Français pendant leurs vacances en particulier dans leur rapport au travail. Déconnectent-ils vraiment?
Qapa.fr, l’agence d’intérim en ligne, a interrogé plus de 135.000 professionnels afin de savoir comment ils géraient leur relation avec leur travail pendant leurs congés.
A l’heure où la frontière entre sphère privée et sphère professionnelle tend à devenir de plus en plus poreuse, l’étude révèle que 59% des Français ne sont pas du tout dérangés par cette continuité avec leur travail. Pour certains, elle présente même des avantages : 79% déclarent que les nouvelles technologies leurs permettent de passer de meilleures vacances, et 66% avouent même qu’ils parviennent à mieux se reposer et à déconnecter !
Pourtant à la question : « Diriez-vous que vous êtes accro au boulot ? », 61% des Français répondent par la négative. Seuls 18% avouent être « totalement workaholic » et 21% certainement en passe de le devenir également.
D’autres chiffres sont très révélateurs de cette hyperconnexion :
– 75% des Français utilisent leur smartphone pendant les vacances. Le PC arrive en deuxième place avec 17%, et la tablette loin derrière avec 8%.
– 68% des Français considèrent que les nouvelles technologies leur permettent d’être beaucoup plus sereins.
– 75% des Français trouvent en effet que leur retour au travail est beaucoup plus simple grâce à ce suivi ininterrompu pendant leurs congés.
Sommes-nous tous techno-dépendants?
L’hyperconnexion du moins le fait d’être connecté, représente plus d’avantages que d’inconvenients pour 84% des Français.
Certains chiffres sont même inquiétants:
– 2/3 des Français (67 %) déclarent se sentir dépendants, et parmi eux, 29 % avouent être totalement dépendants à leurs outils connectés et se retrouver, pour certains, en « état de manque » parfaitement assumé.
– près de 7 Français sur 10 seraient incapables de se passer d’outils connectés plus d’une journée.
Cette addiction est davantage reconnue par les femmes (33 %) mais également par les cadres (44 %) et les parents d’enfants de moins de 10 ans (44 %)… Loin derrière les 48 % de jeunes âgés de 18 à 34 ans (soit près d’1 jeune sur 2) qui s’avouent totalement dépendants à leurs écrans.
Entre l’hyperconnexion et l’addiction la frontière est ténue. Mais les Français sont-ils conscients des impacts sur leur santé ?
Toujours selon le baromètre de la Fondation APRIL / Institut BVA, la moitié des Français pensent que l’exposition aux écrans n’a aucun impact sur leur santé en général, tandis que 1/3 des Français s’estiment mal informés sur les conséquences des écrans sur leur santé et seuls 14 % répondent très bien connaître les impacts de l’exposition prolongée aux écrans sur leur santé.
Bien que 86 % des Français estiment avoir déjà entendu parler des conséquences de la lumière bleue, seuls 34 % ont réellement paramétré leurs écrans.
Mais la lumière bleue n’est pas le seul facteur à appréhender. Pour la moitié des Français, l’exposition aux écrans peut engendrer des impacts négatifs sur la vision (76 %), l’activité physique (57 %), le sommeil (56 %), la santé en général (47 %) et la qualité du temps libre et des loisirs (40 %).
Le comportement des Français à l’égard des technologies numérique est assez paradoxal. Ils sont multiéquipés et dépendants de leurs écrans même en vacances, mais sont 72 % à penser qu’il serait bon pour leur santé de passer moins de temps devant les écrans.
La majorité prendrait le temps de lire (54 %), de se promener (43 %), de passer du temps avec leurs proches (41 %) et de faire du sport (36 %)… soit en fait, toutes les activités bénéfiques à une bonne santé et favorisant le lien social !
Une digital detox s’impose donc pour lutter contre l’hyperconnexion. C’est ce que nous allons d’ailleurs faire sur ce blog qui se mettra en mode pause jusqu’à la fin du mois. Nous vous donnons donc rendez-vous à la rentrée pour de nouvelles actualités digitales et vous souhaitons de très belles vacances!
*Le rapport State of Digital Lifestyles repose sur les réponses fournies par plus de 5 000 consommateurs âgés de 18 ans et plus ayant téléchargé des logiciels ou accédé à des contenus vidéo ou audio en streaming au cours du dernier mois, en France, en Allemagne, en Inde, en Italie, au Japon, en Malaisie, à Singapour, en Corée du Sud, au Royaume-Uni et aux États-Unis.
Sources :
– Fondation APRIL en partenariat avec l’Institut de sondage BVA
– Limelight Networks
– Qapa.fr