Qu’est-ce que le métier de développeur ? Vous trouverez des définitions concordantes ou divergentes selon la personne ou l’organisation qui met en avant le métier : école, formation, secteur d’activité. Mais qui peut en parler le mieux si ce n’est un développeur lui-même ? ARCA Computing vous propose de comprendre ce métier en constante évolution, à travers les yeux d’un ARCA. Maelig Gohin, nous livre ainsi sa vision et sa passion du métier de développeur ainsi que ses conseils pour s’épanouir dans cette voie. Bonne lecture !
En quelques mots peux-tu te présenter et me présenter ARCA Computing ? Ton histoire chez ARCA, les valeurs de l’entreprise… Qu’est-ce qui t’a séduit chez ARCA Computing ?
Je m’appelle Maelig Gohin, 34 ans, développeur depuis mes 11 ans et professionnellement depuis 2011. J’ai commencé sur une calculatrice Casio, les choses ont bien changé depuis.
Je suis entré chez ARCA Computing en 2013 lors de mon arrivée sur Bordeaux. A ce moment, il n’y avait que Lorenzo ARCAINI, le dirigeant et Guillaume (premier salarié de l’entreprise). L’ambiance a toujours été bonne et c’est pour ça que je suis toujours là. Enfin toujours là, j’ai quitté l’entreprise en 2016 pour tenter l’aventure Startup, embauché par l’entreprise où j’étais en mission. Si j’écris ces lignes aujourd’hui, c’est que je suis revenu (en 2019), et là je peux dire que le délire Startup Nation, très peu pour moi.
Nous nous étions quitté pour mieux nous retrouver, Lorenzo avait compris mon départ, je venais d’avoir un enfant, je cherchais de la stabilité sur le lieux de travail. Nous avons beaucoup discuté et j’ai décidé de sauter le pas et de revenir. Ca a été la meilleure décision professionnelle, je retrouve des collègues, j’en découvre de nouveaux, presque rien n’a changé, je suis bien.
A propos d’ARCA Computing…
ARCA Computing c’est une petite ESN (on disait encore SSII quand j’y suis entré), d’une dizaine de personnes toutes très motivées et compétentes. Il n’y a presque que des développeurs, nous avons une personne qui gère la partie commerciale et communication et qui est en ce moment même en train de faire cette interview (hi hi).
LES VALEURS…
La bienveillance
Le boss, Lorenzo, est développeur, toujours en mission, comme nous, il est donc bien conscient de ce que nous vivons, nos demandes, nos envies et ça c’est la puissance de l’entreprise. Nous pouvons aborder tous les sujets avec lui, sans crainte de prendre des réflexions car il comprend très bien quand une mission n’est pas “sexy” ou que ça devient compliqué, ou encore que le lieu de mission est un peu loin.
Nous avons très rapidement mis en place un espace de communication (Slack)à où nous discutons de tout et de rien, et où nous nous aidons tous mutuellement sur la technique.
L’expertise technique au service de l’humain
Lorenzo prend le temps et le soin de choisir les recrutements en veillant à l’aspect technique mais aussi humain. On ne cherche pas la perle rare qui est un(e) Dieu/Déesse du code, juste quelqu’un d’assez curieux et intéressé.
Je pourrai parler des heures de cette entreprise, je l’ai vu grandir et c’est une vraie passion, je veux voir cette entreprise grandir encore et atteindre ses objectifs en gardant ce qui fait qu’ARCA est ARCA.
Abordons ton métier de développeur. Qu’est-ce qui a motivé ce choix de carrière ?
Comme expliqué plus haut je suis tombé dans le code quand j’étais petit, et cela ne m’a jamais quitté. J’ai toujours aimé comprendre comment les choses fonctionnaient. Dès que j’avais une nouveauté électronique à la maison, il fallait que j’aille dans tous les menus pour optimiser tout ce que je pouvais, c’était pareil avec l’ordinateur, je tweakais TOUT (c’est toujours pareil à 34 ans !).
Du coup quand mon meilleur ami m’a montré qu’il pouvait programmer en basic sur sa Casio, on est devenu fous, on a codé des dizaines de jeux textuels, certains un peu graphiques avec un point représentant le joueur et le déplaçant dans un monde très monochrome et linéaire, mais c’était génial, nous maîtrisions tout.
Puis, il a eu un ordinateur et a installé Visual Basic, là c’était fini, on n’a plus vu le jour pendant des semaines, on a codé mille choses, plus ou moins utiles. A l’époque internet ça coûtait cher, c’était lent, et il n’y avait pas StackOverflow, donc on avait la MDSN qui s’installait avec 6 DVD !
Bref, depuis que j’ai 11 ans je code, du VB en passant par PHP, puis la découverte de C# et Java professionnellement et toute la partie industrialisation.
Quels étaient tes objectifs, tes attentes, et les contraintes rencontrées ? As-tu atteint les objectifs fixés ?
J’ai toujours voulu faire ça, et je le fais aujourd’hui, donc je vois mon métier comme un vrai plaisir et non une contrainte. De plus, c’est un des métiers du moment, beaucoup d’écoles ont ouvertes, beaucoup de gens font des reconversions, des milliers d’entreprises recrutent et ont même du mal à trouver, donc c’est l’Eldorado pour moi !
Je me souviens de la conseillère d’orientation au collège qui m’avait affirmé que l’informatique c’était bouché, que les machines allaient remplacer les codeurs, qu’il fallait que je m’oriente vers autre chose…
Je n’ai rencontré que peu de contraintes dans mon parcours, je suis juste peut être un peu trop speed, du coup j’ai beaucoup de mal quand les choses prennent trop de temps. Par exemple en mission, il y a souvent une inertie à la prise de décision, et dans certaines entreprise, cette inertie est … trop importante pour moi (mais bon, je fais avec).
Comment t’es-tu formé au métier de développeur ? Quelle image te faisais-tu du métier avant de commencer ?
L’image que j’avais du métier était que des gens codaient des trucs tellement ingénieux, des jeux tellement beaux, que c’était presque magique ! Je savais que ça demandait beaucoup de travail, mais je voulais moi aussi devenir un artisan du code.
Pour ce qui est de la formation, J’ai fait Polytech Tours de 2008 à 2011 après 2 ans de BTS Informatique de Gestion.
L’école m’a permis d’aborder différemment les problèmes rencontrés, et du même coup d’améliorer ma façon de les résoudre.
Je n’ai rien appris sur le développement à proprement parlé, cette école ne préparant pas à l’industrialisation de notre métier. Cet apprentissage est venue plus tard lors de mon parcours professionnel.
Je suis surtout un autodidacte. J’ai mangé des centaines de tutos, j’ai codé des tas d’applications, sites, jeux. J’ai donc beaucoup de réflexes quand il s’agit de faire des choses qui sont aujourd’hui basiques pour moi et qu’on retrouve beaucoup en entreprise : gestion de ressources (fichiers, personnes etc.).
Je me concentre pour retenir l’essentiel et pour le reste, je me sers de mes capacités pour apprendre à résoudre un problème plutôt que de connaître les solutions à chaque problème. Donc je vais souvent sur StackOverflow pour récupérer ce bout de code un peu magique qui me sert de temps en temps et que je sais retrouvé en quelques secondes, plutôt que de l’apprendre par cœur et l’utiliser une fois par an. Je le comprends ce code, je saurais le réécrire, mais la version que je trouve en ligne est testé et éprouvée. “Ho là là il fait du copier-coller !”
Oui et non, j’ai aussi posté beaucoup de code sur des sites, dont certaines personnes se servent (surtout sur SO), c’est un partage et chacun aide les autres à améliorer les algorithmes; je pourrais me faire un fichier avec tous ces bouts de code et les garder rien que pour moi, mais ce n’est pas ma philosophie. Ce qui compte c’est d’arriver à résoudre correctement le problème et que tout le monde soit satisfait, je suis en fait avant tout un ingénieur.
Quel regard portes-tu sur ton métier de manière générale ? Quel bilan tires-tu de l’évolution de ton métier depuis le début de ta carrière ?
Mon métier permet de tout créer, de bonnes choses comme des mauvaises. L’enfer est pavé de bonnes intentions, et avec tout l’aspect marketing aujourd’hui, les réseaux sociaux, l’hyper réactivité, tout doit aller vite et on ne prend plus le temps de regarder ce que les utilisateurs font ou simplement ce qu’ils veulent. Il faut coder vite, mettre en prod vite, et gagner de l’argent vite. Tout est éphémère, les applications webs sont refondues tous les 5-6 ans, juste pour les coder avec la techno et les visuels du moment.
Mais il reste encore beaucoup d’entreprises qui privilégient la qualité du code, la qualité de vie au travail, la qualité des relations, et qui préfèrent prendre plus de temps mais que chacun se fasse plaisir.
Je n’ai pas assez de recul professionnel mais je peux presque affirmer que les développeurs ne font plus que coder aujourd’hui. Nous avons une vrai culture du logiciel, d’internet et des jeux vidéos, nous avons donc une expérience intéressante qui peut permettre d’apporter beaucoup de plus value à un logiciel lors de sa conception.
Je pense que le métier de MOA fusionnera avec le métier de développeur dans quelques années.
Au cours de ta carrière, peux-tu me dire quels ont été les moments clés lors desquels tu as senti que créait de la valeur ajoutée pour les clients et au sein des équipes avec lesquelles tu travaillais ?
Je suis arrivé dans le monde professionnel en 2011, Internet était déjà là mais peu de grandes entreprises passaient leurs logiciels sur des applications web. Je pense que tous les projets migrés sur une app web apportent une grande valeur ajoutée pour les utilisateurs : tout est en ligne, tout est accessible de n’importe quel poste, voir de n’importe où dans le monde si c’est ouvert sur internet. Le tout avec des interfaces pratiques, où tout est permis.
Du côté des développements j’ai toujours été force de propositions sur l’UI ou UX, comme je passe (trop) de temps sur internet, j’ai vu énormément de nouvelles choses et qui conviendraient aux projets ou aux équipes.
Enfin, je suis conscient du pouvoir du bien être au travail, j’essaye donc de toujours avoir une bonne ambiance dans les équipes que j’intègre.
Si tu devais recommander ce métier à un étudiant, un futur professionnel, quels conseils lui donnerais-tu pour se préparer au mieux ?
Code chez toi, n’importe quoi : des algorithmes, des applications de gestion, des jeux, des trucs qui servent à rien, mais code, fais toi plaisir.
C’est un métier passion, faire ce métier pour mettre du beurre dans les épinards, c’est aller droit vers le burn out.
Se maintenir à niveau sur les technos et les méthodologies c’est important. Tout va très vite et on peut être largué en un rien de temps. Tu clignes des yeux et il y a déjà eu deux nouvelles version d’Angular !
Si tu as dans ton entourage un développeur passionné qui peut t’aider sur tes projets ou te montrer quelques trucs, fonce, demande lui ! Personnellement un jeune développeur en reconversion avec qui je joue au Badminton m’a demandé si je pouvais l’aider sur un petit projet personnel, qu’il faisait pendant sa formation, j’ai immédiatement dit oui et nous avons fait plusieurs sessions. Ca lui a apporté des méthodes et techniques plus professionnelles et ça m’a apporté beaucoup sur la transmission des connaissances, la patience, expliquer à quelqu’un qui n’a pas ton niveau ou ne connaît pas bien ton métier.
Au-delà de la vision actuelle de ton métier, quelles sont les évolutions/transformations plus profondes que tu perçois pour le futur d’un développeur ?
Quand je suis sorti de formation supérieure, le chemin tracé par l’école à tous les développeurs était la gestion de projet. Même chez Sopra c’était LA voie à prendre si tu voulais réussir. Puis petit à petit j’ai découvert le métier d’architecte (infra ou logiciel), mais qui semblait être fait pour les barbus, les vrais geeks, ceux qui ne voient jamais le soleil, alors qu’il n’en est rien, c’est juste un développeur confirmé qui guident les autres sur des technologies ou méthodologies qui ont fait leurs preuves et qu’il maîtrise.
Aujourd’hui on parle beaucoup de Tech Lead, mais c’est un renommage d’architecte logiciel. Je m’oriente vers ça, j’aime trop coder pour passer mes journées à pondre des schémas d’infra ou encore de faire de l’excel pour gérer un projet (oui je trolle un peu, mais pas tant que ça).
Chacun aime différentes choses dans le développement, chacun découvre des métiers lors de son parcours et chacun aura des envies différentes lors de son évolution que ce soit pour des raisons professionnelles ou des raisons personnelles.
Il y a encore beaucoup de métiers à naître dans les années à venir, qui sait, peut être que je finirai par faire de l’Excel !
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