25 octobre 2018 Emilie Sébert

Mobility 4 Business : le rendez-vous de la mobilité connectée

Mobility 4 Business, le salon des acteurs de la mobilité connectée se déroulait les 17 et 18 octobre 2018 à Paris Expo – Porte de Versailles.
Avec plus de 100 exposants et 3 000 visiteurs, le salon Mobility 4 Business réunit depuis huit ans l’ensemble des acteurs de la mobilité connectée afin de permettre aux équipes techniques ou commerciales de trouver toutes les solutions et applications mobiles adaptées à l’optimisation de leur travail, en tous lieux et dans toutes les conditions.

Experts dans leur environnement de travail, leaders en termes de solutions dédiées aux équipes terrain et notamment dans le développement d’application mobile, tous ces acteurs du secteur étaient réunis autour d’une problématique majeure : la transformation des métiers par le numérique et son adhésion par les équipes terrain. ARCA Computing était sur place pendant ces deux jours et a fait le tour des exposants et des conférences pour vous en délivrer l’essentiel.

Mobility 4 business : les leviers de la transformation digitale dans le travail

Le technicien augmenté

La combinaison de technologies existantes et déjà utilisées (comme la géolocalisation) avec des outils plus récents comme l’Intelligence Artificielle ou l’IoT peut être un formidable levier d’amélioration de la productivité des techniciens de terrain. Comment implémenter ces outils qui donnent naissance aux « techniciens augmentés » ? Quels en sont les bénéfices ?
Pour répondre à ces questions, les experts présents sur le salon Mobility 4 Business ont d’abord défini les enjeux stratégiques de cette transformation des métiers à savoir :
– l’augmentation de la productivité
– l’optimisation des coûts
– l’augmentation des revenus
– l’expérience utilisateur

Au-delà de ces enjeux, la réussite de l’implémentation de ces outils numériques, tient au fait que l’impulsion viennent de la direction et des départements concernés mais surtout que l’adhésion vienne des techniciens eux-mêmes. Cette adhésion peut alors agir comme moteur et donner naissance au « technicien augmenté ». A condition néanmoins de contourner certain freins à l’utilisation de ces outils tels que :
– la perte d’indépendance
– le sentiment de « flicage »
– l’utilisation des données personnelles
– le manque d’adhésion aux solutions utilisées sur smartphone personnel

Pour créer un « technicien augmenté » il faut donc des outils performants évidemment. A ce titre la blockchain, peu mise à l’honneur sur ce salon Mobility 4 Business, a été pourtant évoquée comme une technologie efficace pour optimiser les interventions terrain? De même, les experts voient également d’un bon œil la généralisation des montres connectées. Mais la clé de réussite à l’implémentation de ces outils est surtout de donner du sens à la transformation de leur métier. L’exploitation de leurs données doit être justifiée par le résultat. Ce dernier doit être à la hauteur des données demandées à l’utilisateur.

IA, géolocalisation, IOT : les défis à relever

Les entreprises Parknow et Appcraft se sont intéressées particulièrement aux défis générés par l’IA, la géolocalisation et l’IoT.
L’arrivée de nouvelles briques technologiques, qui permettent de créer de nouveaux services mais aussi d’améliorer ce qui tourne déjà, pose aux développeurs la question de leur intégration et de leur compatibilité avec l’existant. Entre recherche d’économies (en évitant de repartir à zéro) et difficulté d’intégration de technologies disruptives, où se situe la ligne de partage ?
En effet les défis sont de taille : temps réel, précision, agilité, expérience utilisateur enrichie et internationalisation, exigent des entreprises du secteur de se poser les bonnes questions en termes de partage et de modularité des solutions à implémenter.
Comment peut-on créer une seule application pour différents pays alors que l’intuitivité peut-être culturellement différente? Comment optimiser les coûts d’adaptation à différentes langues ou les tarifs d’un même service selon le pays?
Appcraft présent au Mobility 4 Business, pense que l’écosystème Open Source constitue une réponse réaliste à ces questions. L’entreprise a en effet conçu un générateur d’application “Mobile Content Builder” pour réaliser très rapidement des BusinessApp autour de la manipulation de données et permettre à leurs clients de créer leurs propres pages et interfaces par simple drag’n’drop. Avec un système de code auto-contenu dans chaque composant, les lignes de codes sont ainsi réduites. Des modules sont ensuite activés au fil des besoins des clients.
Par ailleurs, les experts s’accordent à bien différencier l’IA de l’algorithmie évoluée, la première exigeant une quantité de données plus importante. Cette différenciation n’est pas anecdotique, puisqu’elle permet de mieux catégoriser les services et ainsi d’offrir une solution tout aussi adaptée mais plus « accessible » aux clients.

L’IoT mobile quant à lui, constitue un nouveau modèle économique qui concilie nouvelles opportunités business, nouveaux services clients à valeur ajoutée et baisse globale des coûts.
Mais l’IoT mobile est avant tout un IoT de confiance, comment gérer les enjeux de sécurité lié à la collecte et au partage de données ?
En effet, comment en faire une technologie de confiance? Bien qu’elle constitue un formidable outil de tracking et qu’elle permette d’optimiser les coûts, la question de sécurité et de partage évoquée plus haut, représente un enjeu majeur. A ce titre, les experts Mobility 4 Business, s’accordent à dire que la réponse repose sur 3 facteurs majeurs :
– le design
– l’importance des mises à jour
– le rapport de confiance avec l’utilisateur

Mobility 4 business : les API sont-elles un levier pour accélérer la transformation digitale?

Lancer une visio conférence avec un client depuis son CRM, connecter les stocks avec les offres commerciales en ligne de l’entreprise ; en rendant possible l’interfaçage de programmes initialement non conçus pour fonctionner ensemble, les API ouvrent la porte à de nouvelles fonctionnalités dans l’entreprise qui permettent d’automatiser davantage de process et de rendre la société plus performante.
On assiste ces dernières années à un phénomène d’apéisation. Cette tendance répond à une attente du marché en termes de modularité. Elle permet ainsi d’être autonome dans le développement et l’évolution d’applications sans exiger l’accès au code source. C’est également une garantie d’agilité, d’efficacité et de rapidité tout en permettant d’optimiser les coûts.
Néanmoins même si l’apéisation est accélératrice de la transformation digitale et permet une meilleure pénétration sur le marché, elle expose également l’entreprise à la concurrence avec différents fournisseurs de services.

Les applications mobiles : quelles stratégies de développement pour quels usages?

Le débat n’est pas nouveau, mais il n’est pas tranché : entre développement natif, web et hybride, les curseurs qui permettent de choisir la bonne option en fonction d’un usage précis se déplacent au gré des évolutions techniques des terminaux, de l’évolution des plates-formes logicielles et d’une exigence croissante en termes de fonctionnalités attendues. Dès lors, comment poser les bonnes grilles d’analyses pour aboutir à la bonne prescription ?
Réunis au salon Mobility 4 Business autour d’une table ronde, les experts des entreprises Izorder, Sikiwis et Greenspector, se sont attachés à mettre en valeur le développement natif au dépend du web ou de l’hybride pour les applications métiers. Est-ce une réelle tendance du marché? L’avenir nous le dira. L’hybride pose en tout cas des problèmes en termes de performances pour eux. Et même si un surcoût est engendré par la replication d’un développement natif (environ +25% d’après eux) celui reste pour les experts marginal. A condition d’avoir un client capable d’absorber ce surcoût… L’autre problématique posée par le développement natif est la duplication des technologies et des équipes dédiées.

Une tendance se profile entre ces deux options : le développement low code ou no code

Les solutions low code sont là pour ça : assembler, paramétrer, déployer. Un peu de code est toujours indispensables pour créer la glue technique entre les composants ou personnaliser un module. Le no code, à ne pas confondre avec le low code, est un outil de création de services / d’applications ne nécessitant aucune programmation. Néanmoins, le low code est difficile à atteindre car il est impossible de promettre du low code pour tout et n’importe quoi. Il faut des cas d’usages définis et pas partir from scratch comme sur un projet IT classique.
Le low code est très présent comme le prouve le marché, très dynamique, avec une quinzaine d’acteurs principaux dont Salesforce, OutSystems, K2, Mendix, ServiceNow, Appian, AgilePoint.
Selon les études de ResearchAndMarkets, le marché pesait +4 milliards $ en 2017 et dépassera 27 milliards $ en 2022. Pour Forrester, pour la période 2016-17, le low code a généré 3,8 milliards $ et atteindra 15 milliards $ en 2020. Bref, c’est un marché important et en pleine explosion : preuve d’une demande croissante des entreprises. Les solutions low code visent essentiellement les entreprises, particulièrement les grandes organisations même si le marché des TPE / PME commence lui aussi à apparaître.
Le marché est poussé par le besoin croissant de l’automatisation logicielle et la nécessité de déployer de nouvelles applications, tout en réduisant les coûts et le temps de développement. Pour garantir le succès d’une app low code, il faut automatiser le déploiement pour la rendre immédiatement accessibles aux utilisateurs, internes ou externes de l’entreprises.
La promesse du no-code est très simple : pas de code, pas de programmation. Une confusion existe entre le low et no code, parfois entretenu par les éditeurs eux-mêmes. D’où une certaine difficulté à cerner les outils no code.
Les experts s’accordent sur le fait que le no code n’est pas réaliste et serait plus une utopie qu’une réalité.

L’objectif est toujours le même : remplacer le code par une construction graphique de l’application, par des paramétrages, masquer les rouages (notamment la partie API, connexion aux données), automatisation de la génération de l’application et de son déploiement pour la mettre en production. La prise en charge de la mobilité doit être transparente.
Un outil de low code est une plateforme de bout en bout. Elle vise à résoudre des problèmes fonctionnels et à livrer rapidement une application tout en optimisant les coûts et en assurant de bonnes performances (temps d’accès, ergonomies, latence entre les écrans, etc.) avec une capacité à montée en charge à la volée (que l’app soit utilisée par 1 personne ou par 10 000, elle ne doit pas subir de dégradations de l’expérience utilisateur). Ces plateformes permettent de créer, assembler, déployer des applications mobiles, desktop, web. Elles peuvent fonctionner en mode on-premise (typiquement sur une infrastructure privée) ou sous la forme de services Cloud Computing (typiquement du SaaS ou PaaS).

Mobility 4 business : quels sont les leviers drive-to-store?

En quelques années, le mobile est devenu un outil incontournable pour générer du trafic dans son établissement (commerce, musée, administration) mais également gérer les interactions avec ses clients et ses usagers. Quelles sont les bonnes pratiques en matière de drive-to-store ? Comment communiquer efficacement avec ses clients ?

Quand il s’agit du marché drive-to-store, qui représente 2 à 3 millions du marché du marketing digital, plusieurs questions se posent :
– les leviers traditionnels sont-ils encore efficaces?
– les indicateurs de performance sont-ils fiables
– peut-on réellement mesurer l’efficacité et le ROI de ces mécaniques?

A la première question, les experts des entreprises Vectaury et Bonial s’accordent à dire que certains leviers traditionnels sont encore efficaces actuellement, à ceci près qu’ils ont été digitalisés et/ou optimisés :
– la publicité programmatique qui grâce à la géolocalisation permet de faire de l’audience planning et de mesurer le degré d’attribution
– le catalogue digitale
– le SMS reste un levier efficace avec un taux de lecture de +95%. Celui-ci a depuis été optimisé, on parle de SMS augmenté
– le DOH = digital out of home
– la vitrine connectée
Le point commun à ces leviers? Le mobile qui est le média de prédilection, du local et surtout un compagnon de poche très rentable pour les entreprises. En effet, il permet de toucher massivement, précisément et de manière segmentée les consommateurs tout en offrant une personnalisation de masse.

Dans ce contexte, le défi majeur pour les professionnels du drive-to-store est le retail analytics : comment mettre à disposition des retailers les mêmes insights consommateurs et les mêmes analystics que les pure players?
En effet les KPI traditionnels des retailers physiques : trafic, temps de visite, taux de transformation, doivent encore être optimisés. Ceux-ci ne sont pas toujours affinés selon le type de campagne commerciale ou la manière dont elle a été menée. De même il convient de pouvoir calculer le coût d’une visite tout en faisant la différence entre une visite observée et générée, mais surtout de pouvoir mesurer les ventes incrémentales. Ces dernières désignent généralement les ventes supplémentaires provoquées par une action promotionnelle ou tout autre action marketing.

Les prochains défis en termes de drive-to-store?
– l’optimisation du targeting afin d’affiner l’association d’une vente à un profil
– l’analyse de flux en magasin
Cependant, les technologies actuelles pour collecter la data in-store en France ne sont soit pas encore matures, soit se heurtent à un cadre législatif strict ou sont confrontées à des freins d’usages (activation du bluetooth par exemple).

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